14, novembre 2025
Pour de nombreux étudiants, le passage à l’oral des concours représente une épreuve redoutée. Face à un jury, sous pression, dans un contexte compétitif, les émotions peuvent nous jouer des tours. Cette peur liée à l’enjeu de réussite, parfois paralysante, peut altérer la performance et nuire à une préparation pourtant solide. Pourtant, cette peur qui s’apparente au stress peut être apprivoisée à la lumière des découvertes des neurosciences, notamment celles de la chercheuse québécoise Sonia Lupien.
Sonia Lupien, fondatrice et directrice du Centre d’Études sur le Stress Humain (CESH) à Montréal, a consacré sa carrière à comprendre comment le stress affecte notre cerveau. Selon ses travaux, le stress n’est ni bon ni mauvais en soi : il s’agit d’un mécanisme de survie que notre cerveau déclenche lorsqu’il perçoit une menace.
L’oral de concours coche souvent toutes les cases : c’est une nouvelle expérience, imprévisible, dans laquelle l’étudiant peut se sentir jugé personnellement, avec un fort sentiment de perte de contrôle sur l’issue. Il n’est donc pas étonnant que le stress surgisse.
8% seulement de nos peurs sont réellement fondées, le reste étant des projections de notre mental en regard de l’expérience passée ou de projections futures. D’où l’importance de se préparer mental à être concentré sur l’instant présent.
C’est ce que nous offre la pratique de la sophrologie, être conscient de son potentiel en présence et concentré sur ses capacités.
Sous l’effet du stress, l’amygdale – le centre de la peur du cerveau – s’active. Elle envoie un signal d’alerte à l’hypothalamus, qui déclenche une cascade hormonale impliquant notamment le cortisol, l’hormone du stress. À court terme, cela peut être utile : le rythme cardiaque s’accélère, l’attention se focalise, l’énergie est mobilisée pour l’oral.
Mais quand le stress devient trop intense ou mal géré, ces mécanismes peuvent se retourner contre nous. Le cortex préfrontal, siège de la réflexion, de la mémoire de travail et du langage – fonctions clés pour un oral – voit son activité réduite. Résultat : trous de mémoire, discours confus, panique. Comprendre cette dynamique permet de mieux accepter ses réactions et de ne pas les vivre comme une faiblesse.
Le stress n’est pas l’ennemi de la performance. C’est son excès ou sa mauvaise gestion qui peut poser problème. Les neurosciences montrent qu’un certain niveau d’activation émotionnelle peut améliorer la vigilance et la motivation. Mais au-delà d’un seuil, les émotions négatives peuvent déstabiliser.
Dans ce contexte, apprendre à reconnaître, nommer et canaliser ses émotions devient un levier clé. Sonia Lupien insiste d’ailleurs sur l’importance de développer une hygiène émotionnelle, au même titre qu’une hygiène de vie. Cela implique de ne pas nier son stress, mais de lui faire face avec des outils concrets, comme ceux que propose la sophrologie.
La sophrologie, fondée par Alfonso Caycedo, est une méthode psycho-corporelle qui vise à harmoniser le corps et l’esprit grâce à des exercices de respiration, de détente musculaire et de visualisation positive. Elle s’inspire à la fois du yoga, de la méditation et des techniques de relaxation occidentales.
Les bénéfices de la sophrologie trouvent un écho dans les recherches en neurosciences. Par exemple, des études en imagerie cérébrale montrent que les exercices de respiration profonde et de pleine conscience activent le système parasympathique, responsable du calme et de la récupération. Ils permettent également de réduire l’activité de l’amygdale, diminuant ainsi l’impact du stress.
La répétition des exercices sophrologiques crée une forme d’entraînement neuronal. Le cerveau, par sa plasticité, apprend à réagir différemment face à une situation anxiogène. Cette « reprogrammation » permet à l’étudiant d’arriver à l’oral dans un état plus serein et plus centré.
Un accompagnement sophrologique efficace peut s’étaler sur 4 à 6 séances avant le concours. Il inclura :
L’oral d’un concours est souvent vécu comme un moment de vérité. Mais il ne s’agit pas seulement de prouver quelque chose à un jury : c’est aussi l’occasion de se découvrir soi-même, dans sa capacité à affronter une situation exigeante. Comprendre le stress, tel que l’explique Sonia Lupien, et s’équiper d’outils comme la sophrologie, permet de transformer l’épreuve en opportunité.
Car au fond, gérer son stress, ce n’est pas chercher à le faire disparaître. C’est apprendre à l’écouter, à le comprendre et à s’en faire un allié. C’est aussi cela, grandir dans son parcours d’étudiant… et d’être humain.
Consulter le profil de coach Yapuka et de l’auteur de cet article Sandra GIULIANI (MOURGUE)
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